N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2009-09-18

le recul historique contre le cul du présent

L'histoire ne sert à rien, ou plutôt ne sert qu'au pouvoir, si elle ne se donne pas pour tâche de relativiser le présent, d'en démasquer la contingence, là où le discours autorisé s'efforce de le rendre nécessaire. Sans recul historique, la fatalité du présent décourage l'action humaine. La fatalité n'entre pas dans le champ proprement politique des choses sur lesquelles on a prise et dont on délibère. Aussi le savoir historique est-il immédiatement politique : l'histoire, entendue comme récit, sert à faire valoir le caractère historique du présent, c'est-à-dire son appartenance à l'histoire entendue comme processus. En montrant que le présent n'est pas tombé du ciel, mais qu'il est au contraire devenu, qu'il a surgi d'une multiplicité de causes, on le fait entrer dans le champ politique de la parole et de l'action, c'est-à-dire de la [«] liberté [»] humaine.
(C.L.)

[L’Histoire ?] J'en fais un usage rigoureusement instrumental. C'est à partir d'une question précise que je rencontre dans l'actualité que la possibilité d'une histoire se dessine pour moi. Mais l'utilisation académique de l'Histoire est essentiellement une utilisation conservatrice : retrouver le passé de quelque chose a essentiellement pour fonction de permettre sa survie. L'histoire de l'asile, par exemple, telle qu'on l'a faite souvent, d'ailleurs - je ne suis pas le premier -, était essentiellement destinée à en montrer l'espèce de nécessité, de fatalité historique. (...)
Tout ce qu'il peut y avoir d'irrégulier, de hasardeux, d'imprévisible dans un processus historique m'intéresse considérablement. (...) Cette manière d'interroger l'Histoire à partir de ces jeux de possibilité et d'impossibilité est à mes yeux la plus féconde quand on veut faire une histoire politique et une politique historique. A la limite, on peut penser que c'est le plus impossible qui est finalement devenu le nécessaire. Il faut donner son maximum de chances à l'impossible et se dire : comment cette chose impossible s'est-elle effectivement produite ?
Montrer que l'asile ou la prison n'ont rien d'inéluctable, c'est aussi les combattre...

(M.F.)

cf. la dominance et autre usage
cf. pour une « dénaturalisation » du travail