N'en jetons presque plus ! Trions, reprenons, détournons.
L'essentiel est presque bien dit et redit, en long, en large...
Reprenons serré, de travers, à travers.
Par les moyens d'avenir du présent. Pour le présent de l'avenir.
(OTTO)KARL

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2011-02-01

au fond, dino egger, c'est moi

Il faut se rendre à l’évidence : ce monde est tel parce que Dino Egger n’a jamais existé. On peut dire d’une certaine façon que l’absence de Dino Egger a été remarquée. Et même qu’elle s’est rudement fait sentir. Car Egger, on s’en doute – Dino Egger tout de même ! – n’eût pas été n’importe qui, certainement pas un de ces anonymes dont le nombre forme foule et que l’on comptabilise ou recense comme têtes de bétail sans se soucier de leurs qualités individuelles pour évaluer la population d’un pays à une époque donnée, pas un de ces braves ou moins braves types qui vont bon an mal an d’un bout à l’autre de leur vie et n’en excèdent jamais les bornes, qui existent dans le temps qui leur est imparti, opiniâtrement sans doute mais sans éclat, et rejoignent le néant d’où ils avaient surgi sans nécessité pour n’en plus jamais sortir, demeurant il se peut dans la mémoire d’un fils, d’un petit-fils parfois, exceptionnellement d’un arrière-petit-fils qui se souvient d’une barbe jaune, d’une odeur sure et d’un veston démodé assez comique. Dino Egger, non, eût été promis à un tout autre destin qui se fût confondu, donc, avec celui du monde, comme celui d’Aristote, de Périclès, de Bach, de Spinoza, de Robespierre, de Gutenberg, de Niepce, de Rimbaud, d’Edison, de Freud, de Lao Tseu ou de Mahomet.
Nous mesurons déjà mieux son importance. Je tiens un homme dont le nom n’eût point déparé une telle liste, qui lui eût fait honneur, un homme tout à fait à sa place, là, au milieu de ces statues, de ces bustes, et que nul n’eût songé seulement à considérer comme un intrus, au contraire...
(E.C.)

Dino Egger, ce nom n'évoque rien pour personne et c'est bien regrettable. C'est aussi parfaitement compréhensible, puisque Dino Egger n'a jamais existé. Il aurait pourtant accompli de grandes choses, s'il faut en croire Albert Moindre dont le nom ne vous dira rien non plus. Pas étonnant, Albert Moindre est un homme modeste, sans éclat. Tandis que Dino Egger devait marquer le monde de son empreinte, ouvrir des perspectives nouvelles, inventer l'harmonie. Pourquoi n’a-t-il pas vu le jour, en dépit de ces excellentes dispositions ? Quelle eût été son oeuvre ? Ne peut-on espérer encore et malgré tout le miracle de son apparition ?
(E.C.)

cf. de génération sans génération